samedi 29 décembre 2018

Mauvaise connexion - Jo Witek


Titre : Mauvaise connexion

Auteur : Jo Witek

Genre : Contemporain

Editions : Talents Hauts

Date de sortie : 13/09/2012

Nombre de pages : 95

Prix : 8,00 €
 
 
 
 
 
 
 
Synopsis :
 
Je me suis inscrite sur un nouveau tchat. J'ai tapé Marilou. Je trouvais que ce pseudo correspondait bien à la fille que j'avais envie d'être. Plus sexy, plus délurée, plus effrontée aussi. Marilou, une autre moi-même. Une fille qui l'a tout de suite attiré. - Bonjour, Marilou. C'est joli comme prénom. T'as quel âge ? J'ai menti : Seize. Et toi ? - Vingt. Mentait-il lui aussi ? Je ne me suis pas vraiment posé la question, trop heureuse de partager ma tristesse nocturne avec un garçon. J'ai poursuivi. - Je viens de me disputer avec ma mère. Elle refuse que je fasse des photos de mode. - Elle doit être jalouse de ta beauté. - Merci. Je crois que tu as raison. - Je sais de quoi je parle, je suis photographe de mode. - C'est vrai ? - Oui, pour des défilés à Paris et des shooting magazines. On peut la voir quelque part ta jolie frimousse, Marilou ? Voilà. Ça a commencé comme ça.
 
 
Mon avis :
 
J’avais déjà lu un livre de la plume de Jo Witek, également publié chez Talents Hauts, il s’agit de « Trop tôt » (vous pouvez retrouver mon avis ici), et je trouvais que c’était très bien raconté, très réaliste.
 
Mais je n’avais pas encore lu celui-ci. Comme le résumé l’explique très bien, il s’agit d’une jeune fille, qui, suite à une dispute avec sa mère, se rend sur un forum pour discuter avec des gens, et tombe sur un « jeune » homme, en tout cas c’est ce qu’il dit, pour l’appâter…et il va réussir à gagner sa confiance. A tel point qu’elle va être obsédée par lui et se mettre à nu dans tous les sens du terme, tant au niveau physique, que psychique…
 
Ce un petit livre qui se lit très vite, mais qui n’est pas moins fort. Il parle d’un sujet, que par habitude des réseaux sociaux et d’internet, on oublie un peu : le harcèlement par internet. Le fait qu’on ne sait pas vraiment avec qui on communique par écrans interposés.
 
L’auteure réussit à mettre LES mots pour expliquer tout ça. On se sent vraiment mal à l’aise. On a vraiment l’impression d’être Marilou.
 
Bref, un petit roman très fort par le thème et les émotions qui en découlent. Des petits livres sur des maux de tous les jours qu’il ne faut pas oublier.

vendredi 7 décembre 2018

Chasseurs de livres, tome 3 : Evasion à Alcatraz - Jennifer Chambliss-Bertman


Titre : Chasseurs de livres, tome 3 : Evasion à Alcatraz

Auteur : Jennifer Chambliss-Bertman

Genre : Jeunesse / Aventure

Editions : Collection R Jeunesse

Date de sortie : 06/09/2018

Nombre de pages : 336

Prix : 15,90 €
 
 
 
 
 
 
Synopsis :
 
Une prison mythique. Des énigmes en pagaille. Une nouvelle chasse commence. Garrison Griswold, l'inventeur de la Chasse aux livres, vient de concevoir un escape-game grandeur nature dans la sinistre île-prison d'Alcatraz avec le légendaire auteur de thrillers Errol Roy. Émily et James sont impatients d'y participer, mais la célébrité qu'ils ont acquise lors de leurs précédentes aventures fait d'eux des cibles : lettres de menace, attaque maquillée en accident... Quelqu'un veut à tout prix les empêcher de concourir.
 
 
Mon avis :
 
C’est une série de romans jeunesse dont je suis fan car elle reprend pas mal de choses que j’aime : l’amour de la lecture et des livres, et les énigmes.
 
Dans ce tome, les énigmes sont de tailles. Les personnages principaux doivent élucider une énigme afin de remporter leur droit d’entrée, pour un escape-game dans la célèbre prison d’Alcatraz.
 
J’aime toujours autant les personnages qui sont pleins de fraicheurs. Ils sont à fond dans leur jeu, et encore plus que d’habitude, car ici il y a plusieurs enjeux :
-        Prouver qu’ils sont les « maîtres » des résolutions d’énigmes. Ils ont une réputation à tenir suite à leurs précédentes découvertes.
-        Aider un ami dans le besoin ; car cet escape-game a lieu dans le but de récolter des fonds, pour la réouverture de la librairie d’Hollister, qui a brulé dans le tome 2.
-        Et pour eux-mêmes, pour leur soif de découvertes.
 
Je pense que la fin en surprendra plus d’un. Souvent dans les romans jeunesse, on voit la fin arriver, l’histoire se profile, et on a aucune peine à deviner comment ça va se terminer, mais là je dois dire que je ne m’y attendais pas du tout.
 
Bref, un roman détente et plaisir pour les amoureux des livres, et des jeux et énigmes. Et bon point supplémentaire pour la découverte de ce lieu historique.

mercredi 5 décembre 2018

Re/Member, tome 3 à 7 - Welzard


Titre : Re/Member, tome 3 à 7

Auteur : Welzard

Genre : Manga / Seinen

Editions : Ki-oon

Date de sortie : 23/06/2016 au 13/04/2017

Nombre de pages : environ 200 pages selon les tomes

Prix : 7,65 € (papier)
 
 
 
 
 

 


Synopsis :

 

Une terrifiante légende urbaine circule parmi les élèves du lycée Ouma. Une créature surnaturelle, le Rouge-sang, hanterait les couloirs de l'établissement sous les traits d'une fillette de 11 ans couverte du sang de ses victimes...

Le quotidien d'Asuka et de cinq de ses camarades bascule dans le cauchemar le jour, où frappés par la malédiction du Rouge-sang, il se retrouvent condamnés à revivre sans arrêt le même cycle funeste : transportés tous les soirs à la même heure sur le campus de l'école, ils sont pourchassés puis inéluctablement massacrés par la créature infernale... avant de ressusciter le matin suivant ! Nuit après nuit, le rituel macabre se répète, jusqu'à ce que les lycéens comprennent qu'il n'y a qu'un moyen de briser la malédiction : retrouver les 8 parties du corps d'une victime du Rouge-sang, éparpillées dans tout le lycée...

 

 

Mon avis :

 

On continue notre avancée dans l’histoire. Ces tomes « manga » (tomes 1 à 7) font partie du livre paru chez Lumen.

Comme pour le tome 2, j’ai beaucoup aimé le fait qu’au début de chaque livre, il y a un résumé qui reprend les différents personnages, les parties de corps déjà trouvées, et un résumé rapide de l’histoire du précédent tome. Ça permet de se remettre très vite dans le bain.

 

L’histoire est toujours aussi macabre, car ce n’est pas tous les jours (enfin pour nous HAHA) qu’on cherche les parties du corps démembré d’une camarade de classe !

Malgré le thème de l’histoire, celle-ci n’est pas trop sanguinolente. On est plutôt stressé de voir surgir la « Rouge-Sang ». Mais les dessins, même sans couleur et sans être trop sanguinolant, restent quand même explicite et « terrifiant » à certains moments.

 

Bref, des tomes qui s’enchainent et une histoire qui ne s’essouffle pas malgré le nombre de tomes, on a envie de savoir la suite, savoir comment remédier à cette malédiction.

 

Vous pouvez retrouver mon avis sur le roman ici et sur les premiers tomes manga ici et ici.


 

Alan Lambin et l’esprit qui pleurait - Jean-Marc Dhainaut


Titre : Alan Lambin et l’esprit qui pleurait

Auteur : Jean-Marc Dhainaut

Genre : Paranormal

Editions : Taurnada

Date de sortie : 31/10/2018

Nombre de pages : format numérique uniquement

Prix : gratuit
 
 
 
 
 
 
Synopsis :
 
Région de Caen, novembre 1982. Brice, 16 ans, se réveille installé à son bureau, un crayon à la main. Perplexe, il observe son lit défait dans lequel il s'est pourtant couché la veille. Que fait-il assis là ? En posant soudain les yeux sur la couverture de son livre de mathématiques, il peut y lire : « Je m'appelle Rose Feibelman, et je suis morte dans cette maison. »
Un événement étrange qui vient s'ajouter à tous ceux qui frappent la famille Chanal depuis quelque temps.
En arrivant sur place, Alan Lambin, spécialiste en phénomènes de hantises, ignore encore le rendez-vous que l'Histoire lui a fixé depuis cette nuit d'été 1944.
 
 
Mon avis :
 
« Cette voix grave que diffusait la radiocassette, qui parlait allemand à la lueur d’une flamme, dans une maison plongée dans les ténèbres, était d’un glauque à glacer le sang. »
 
J’ai déjà lu 3 des aventures d’Alan lambin et ses « chasses au fantômes ». Le tome 1 m’avait laissé sans voix car je ne m’attendais pas à cette fin, mais cette nouvelle, elle, est celle qui m’a le plus émue.
 
A chaque fois, qu’Alan Lambin commence un nouvelle « enquête », on suit son évolution, sa recherche d’informations pour essayer de savoir ce qui a pu se passer pour que les lieux soient hantés.
 
Ici, les fantômes ont l’air assez violents, et je ne peux que me mettre à la place des personnages…et je suis terrifiée. Mais l’auteur réussit à rester réaliste, et ce n’est pas morbide et à glacer le sang tout le temps de l’histoire, juste quelques petits passages.
 
L’histoire du fantôme présent dans cette nouvelle est très touchante.
Comme pour les autres livres et nouvelles, Jean-Marc Dhainaut y ajoute une touche historique et celle choisit ici est vraiment forte : la seconde guerre mondiale. Et ce qui la rend très touchante, c’est le fait que des enfants sont impactés.
 
Bref, une nouvelle bien développée qui aurait même pu avoir droit à un roman entier selon moi.

dimanche 25 novembre 2018

Présentation des auteurs [18] - Audren


Présentation :

Pouvez-vous vous présenter ? Artiste multi-casquettes, j’ai écrit plus de quarante romans, du théâtre, de la poésie, des scénarii. Je suis aussi auteure-compositrice-interprète. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez éventuellement faire un tour sur  www.audren.com (sinon je risque de vous ennuyer à vous parler de moi)

 
Pouvez-vous nous parler de vous et de votre passion pour l’écriture ? Je n’ai pas de passions. C’est dangereux les passions. On se sent dominé. On ne raisonne plus logiquement. Ça ne s’accorde pas avec mon côté Spock.


Avez-vous toujours su que vous seriez écrivain ? Non jamais. Tout cela s’est fait par hasard. J’écrivais des romans pour me faire plaisir. Sur les conseils d’Erik Orsenna qui avait eu la gentillesse de lire l’un de mes romans, j’ai envoyé ce même roman aux éditions du Seuil, par la poste… et j’ai été publié… Ensuite tout s’est enchainé… 


Quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à écrire ? Un stylo, sans doute… 


Depuis combien de temps écrivez-vous ? Depuis mon enfance.

 
Pouvez-vous nous parler de vos différents métiers et nous expliquer comment vous arrivez à les concilier ? (Au niveau temps) Je ne dors pas beaucoup donc j’arrive à peu près à trouver du temps pour l’écriture et la musique. En général, mon année se découpe en tranches : musique en studio, écriture, rencontres dans les médiathèques et signatures, écriture, concerts, écriture…  Quand je suis en forme, j’ajoute le cinéma à tout ça… mais pour l’instant, je n’ai réussi à réaliser que deux courts métrages, par manque de temps. Ma vie ne me plaît que lorsque je fabrique des choses. J’ai toujours plusieurs projets créatifs en cours. Je me fixe des dates pour finir chaque projet… en général je m’y tiens et je m’amuse bien.


Est-ce que vous écrivez tous les jours ? Oui, presque.

 
Pouvez-vous nous raconter comment vous vous organisez lorsque vous écrivez ? (Où puisez-vous vos idées ? Comment construisez-vous vos personnages ? Est-ce que vous vous inspirez de vos proches, de votre histoire personnelle ?) Je ne suis pas organisée. Je ne construis rien, je n’ai pas de plan, je ne sais pas où je vais, mais j’y vais d’un pas tranquille et assuré. J’ai l’impression que mes histoires s’écrivent toutes seules. Je les découvre comme si j’étais ma propre lectrice. Je m’inspire des conversations autour de moi. Un mot, une phrase qui me plait devient aisément l’amorce d’une nouvelle histoire. Mes personnages se présentent à moi comme des inconnus. J’apprends à les connaître et je découvre leur personnalité dès qu’ils entrent dans l’histoire. Je ne les fabrique pas à l’avance.


On s’inspire forcément de ce que l’on a vécu pour écrire. Faites grandir un bébé dans une pièce blanche sans personne, il n’aura rien à raconter. Mes expériences, mes aventures sont des pelotes de laine avec lesquelles je tricote des histoires.

 
Lorsque vous commencez l’écriture d’un roman, est-ce que vous suivez un processus particulier ? Non. Pas de processus, pas d’organisation, pas d’habitudes ni de rituels. J’aime bien la liberté et le changement. La routine m’exaspère.

 
Pouvez-vous nous parler de votre livre qui sort prochainement chez Dreamland ?
« On dit que les ados se cherchent… Olsen, lui, s’est déjà trouvé.  Mais un matin, ce sont ses parents qu’il ne retrouve plus. Le gazon du jardin émet des sons bizarres, les gens s’évaporent au coin des rues… Il y a comme des failles dans l’espace et du virtuel dans l’air. Olsen a-t-il été projeté dans un monde parallèle, une autre dimension ? … »

Ce roman fantastique sur l’adolescence est paru en littérature vieillesse (pas en jeunesse donc) il y a 17 ans… puis, juste un peu après, à l’Ecole des loisirs. Il ressort aujourd’hui, pour mon plus grand plaisir. Je l’ai un peu modifié parce que le monde technologique a beaucoup changé en 17 ans. Les tomes 2 et 3 suivront.

 
Avez-vous d’autres projets en cours ? Pouvez-vous nous en dire quelques mots ? En février 2019 sortira « Les vrais filles et les vraies garçons » aux éditions Thierry Magnier. (Pour les enfants à partir de 9 ans).
Un peu plus tard en 2019, un roman de science-fiction pour jeunes adultes.

 
Qu’est-ce que vous ressentez à la publication d’un livre ? Et que ressentez-vous lorsqu’ils reçoivent des prix ? J’ai reçu 37 prix littéraires et je suis toujours aussi contente quand on m’en remet un nouveau. Cela me permet de discuter avec mes lecteurs, mais aussi de rencontrer des libraires, des bibliothécaires, des professeurs, des associations pour la promotion du livre, des inspecteurs de l’Education nationale, des élus à la culture, des journalistes et des blogueurs…et j’aime ça parce qu’ils m’apprennent plein de choses, et que ces rencontres sont des pelotes de laine variées pour tricoter de nouvelles histoires.  

 
Avez-vous un conseil à donner à de jeunes auteurs ? Écrivez, écrivez, n’arrêtez pas d’écrire… C’est en écrivant qu’on devient écrivain. Et aussi, faites-vous plaisir en écrivant. Ne cherchez pas à plaire aux autres. Écrivez pour vous sans la crainte d’un censeur, des critiques, ou de ce que l’on va penser de vous. Dansez dans votre tête ou devant votre bureau pour vous sentir libre et léger.
Et enfin, quand on vous propose un contrat, souvenez-vous que sans les écrivains les maisons d’édition n’existeraient pas. Une maison d’édition ne vous fait jamais une faveur en publiant votre livre. Ne cédez pas à toutes ses demandes.


 
Pour le fun :
Quel est votre rêve le plus cher ? Aucune idée, je rêve beaucoup et tous mes rêves me sont chers.

 
Si vous pouviez avoir un pouvoir magique, quel serait-il ? Pourquoi ? Celui de guérir qui je veux.

 
Si vous pouviez rencontrer une personne célèbre (vivante ou morte), qui choisiriez-vous ? Pourquoi ? Jésus pour qu’il me raconte sa propre version des faits.

 
Si vous pouviez recréer notre monde de manière loufoque et complétement utopique, comment l’imagineriez-vous ? C’est le sujet d’un roman ça, pas d’une question d’interview…  

 
Pouvez-vous nous donner 10 infos sur vous ? Oui, et pour changer et ne pas toujours parler de ce que j’aime, voici 10 choses que je n’aime pas.

*Je n’aime pas le conformisme et l’esprit grégaire

*Je n’aime pas le plastique autour des packs d’eau minérale (je n’aime pas le plastique en général à part celui des gourdes de mon enfance qui donnait un goût très spécial à la grenadine)

*Je n’aime pas les néons blafards, les leds bleutées

*Je n’aime pas le non-professionnalisme d’une grande partie des français.

*Je n’aime pas les radins et les calculateurs

 *Je n’aime pas la télévision

 *Je n’aime pas avoir froid et je ne supporte pas que les autres aient froid.

*Je n’aime pas la maladie de Lyme qui m’abime la vie depuis 15 ans.

*Je n’aime pas « les menus-enfants » de certains éditeurs jeunesse, ces livres insipides, cette sous littérature servie aux enfants, sous   prétexte qu’ils sont incapables d’apprécier autre chose. Beaucoup trop d’adultes considèrent les enfants comme des sous-êtres humains.

*Et puis, enfin, je déteste les endives cuites et le goût amer en général.

 
 
Vous pouvez retrouver Audren :
-       Sur Facebook
-       Sur Twitter
-       Sur son site
Vous pouvez retrouver la liste de ses ouvrages ici.

 

dimanche 18 novembre 2018

Présentation des auteurs [17] - Jean-Marc Dhainaut

Présentation :

 
·       Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Jean-Marc Dhainaut. J’ai 45 ans, mais ça, ce n’est que sur les papiers. Concrètement, j’ai décidé d’arrêter de vieillir lorsque j’ai eu 40 ans (rires). Je suis né dans le Nord et j’habite dans le Pas de Calais. Je suis ouvrier dans l’industrie automobile.
 

·       Pouvez-vous nous parler de vous et de votre passion pour l’écriture ?
     Avez-vous toujours su que vous seriez écrivain ?
     Quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à écrire?
      Depuis combien de temps écrivez-vous ?

Mon arrivée dans le monde de l’écriture n’était pas prévue. Ce n’est pas quelque chose dont je rêvais depuis des années ou après quoi je courrais. Je ne me prétends pas écrivain, je laisse ce terme aux élites (ceux dont c’est vraiment le métier, qui en vivent). Je suis simplement un auteur. L’écriture n’est pas une passion, c’est autre chose que j’ai du mal à définir pour moi. Ce n’est pas non plus un besoin : je ne cherche pas à exorciser ou exprimer quoi que ce soit. Je crois qu’en écrivant j’ai simplement répondu à l’instinct qui me chuchotait de le faire parce que mon imagination me dessinait des scénarios autour de tout ce qui m’a rendu curieux dans la vie. En y songeant, je pense simplement que c’est le destin qui m’a parachuté là parce que j’avais des histoires à raconter. L’élément déclencheur fut des histoires surnaturelles et fantastiques que j’inventais en 2013 sur Facebook et dans lesquelles je donnais des rôles totalement caricaturaux et humoristiques à mes amis, ma famille. Je me suis alors découvert à travers ces histoires qui plaisaient une étrange envie d’aller plus loin. Un scénario (celui de mon premier roman Au-delà d’un destin) avait germé dans mon esprit quelques années plus tôt, mais je ne réalisais pas encore qu’un jour je passerais de la vague idée ou envie à l’écriture. Je me suis donc lancé dans l’aventure à partir de 2014 et j’ai été publié pour la première fois en 2016 (par une maison d’édition alternative, chose qui m’a certainement mis le pied à l’étrier).

 
·       Avez-vous un autre métier ou vivez-vous de votre passion pour l’écriture ? dans le cas, d’activités multiples, comment arrivez-vous à les concilier ? (Au niveau temps)
Est-ce que vous écrivez tous les jours ?

Vivre de ses livres est je crois le rêve ultime de tous les auteurs. J’aimerais bien, mais c’est impossible pour l’instant. Comme je l’expliquais dans ma présentation, j’ai un autre métier : je travaille en usine, dans l’automobile. Comme je travaille en horaires postés, j’écris lorsque le temps et la fatigue me le permettent, et ce n’est pas toujours facile. J’essaie d’écrire tous les jours, mais je ne me mets pas de pression. Je n’écris pas pour prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, pas même à moi-même, alors je prends le temps. Il m’a fallu toutefois faire le tri dans mes nombreuses passions ou centres de curiosités, et c’est parfois frustrant. Je crois, que pour pouvoir faire tout ce que j’ai envie de faire et de découvrir, que plusieurs vies me seront nécessaires (rires).
 

·       Pouvez-vous nous raconter comment vous vous organisez lorsque vous écrivez ?
(Où puisez-vous vos idées ? Comment construisez-vous vos personnages ? Est-ce que vous vous inspirez de vos proches, de votre histoire personnelle ?)
Lorsque vous commencez l’écriture d’un roman, est-ce que vous suivez un processus particulier ?

J’ai un classeur pour chaque roman. Dedans, j’y griffonne mes idées, la trame, les éléments, mais je ne fais aucun plan, aucun squelette. Tout commence par une sorte de puzzle dont je connais le début, la fin, et quelques pièces du milieu. Ensuite, je chemine au grès de l’imagination en harmonisant l’ensemble des idées qui me viennent. Je ne travaille jamais sur plusieurs romans en même temps, j’aurais horreur de me disperser. Ensuite, je ne commence jamais l’écriture d’un roman tant que je n’en ai pas trouvé le titre. Le titre est pour moi un fil conducteur. Il m’est arrivé de le changer, mais sans jamais m’écarter de ce fil. Je m’inspire de tout, absolument tout : de ce que j’ai pu vivre, de mes passions, entendre, voir, de gens qui m’entourent ou d’histoires que l’on me raconte. Par exemple, mon meilleur ami m’a inspiré de nombreuses choses d’après des histoires qu’il me racontait et qui nourrissaient aussitôt mon imagination sans qu’il ne s’en rende forcément compte. Mais il le découvre après. Donc, pire qu’à un journaliste, attention à ce que vous racontez à un auteur (rires). J’écris de manière linéaire : par exemple, je ne vais pas entamer le chapitre final, puis écrire le 7ème, puis commencer un tel passage qui doit se passer plus loin. Je coordonne tout grâce à l’ensemble de mes notes et j’avance étape par étape sans jamais en brûler. Je sais ce qui va se passer plus loin, mais j’y viens progressivement, au fur et à mesure.


·       Comment est né Alan Lambin ?

J’avais envie de créer un personnage au cœur des nombreux témoignages qui existent sur les phénomènes de hantises, et de le rendre témoin lui-même de ces choses curieuses sur lesquelles il enquête avec beaucoup de recul et de discernement.  Mon attachement à la Bretagne (terre de légendes), puisque j’ai ma sœur qui y vit, se prêtait parfaitement à l’état d’esprit d’Alan Lambin et à la manière dont il a forgé ses convictions (souvent mises à rude épreuve). C’est pour cela qu’il porte un prénom breton, d’ailleurs, et qu’il habite dans un petit hameau des côtes d’Armor. Son père étant né dans le Nord, il porte le nom de famille Lambin (qui est le nom de jeune fille de mon arrière-arrière-grand-mère). Un animateur de radio m’a un jour fait cette réflexion « Alan Lambin est un personnage plutôt torturé, non ? » et cette question m’avait beaucoup surpris car elle me faisait réaliser, en effet, qu’il l’était bel et bien. Paradoxalement, la vie et les émotions que je créais chez Alan faisaient de lui quelqu’un de mystérieux, posé, mais effectivement torturé émotionnellement. Au-delà de ce qu’il était, sa vie sentimentale, et sa vie tout simplement, lui avaient tellement fait de crocs-en-jambe qu’il portait au fond de lui des blessures qui le faisaient toujours souffrir et renoncer à un bonheur auquel il avait pourtant droit, lui aussi.

·       Pourquoi les histoires de fantômes ?

J’ai toujours été, non pas passionné, mais intrigué par les phénomènes de hantises et par les nombreux témoignages que j’ai pu entendre de la bouche de ceux qui les vivaient (souvent des familles entières que cela bouleversait). Le paranormal offre un tel champ à l’imagination que j’aime l’explorer avec toutes les hypothèses possibles propres au fantastique, et provoquer des émotions souvent angoissantes et frissonnantes tout en touchant les lecteurs. Il est naturel d’avoir peur de ce que l’on ne connaît pas, et j’essaie de jouer avec ces peurs. Mais mes romans ne sont pas des machines à faire sursauter comme on peut le voir au cinéma ni des trains fantômes qui font hurler de terreur, j’essaie d’apporter bien d’autres choses que l’imagination du lecteur se veut de décrypter et de ressentir. L’Histoire tourmentée de notre pays me sert souvent de fond, car j’y suis très sensible.


·       Que ressent-on lorsque l’on peut toucher pour la première fois notre histoire, fruit de tant de travail, sous format livre / papier ?

C’est une sensation étrange, mais pour tout vous dire, je la ressens toujours à chaque fois que je regarde mes romans. Je ne réalise pas. Je vais vous dire la vérité : lorsque je lis des chroniques de mes romans, j’ai l’impression que ce n’est pas de mes écrits ni de moi dont il s’agit. J’ai un sourire jusqu’aux oreilles, mais je ne réalise pas. J’ai l’impression que cela concerne quelqu’un d’autre. Et lorsque je regarde mes romans posés sur une table de dédicace, je me demande parfois pourquoi je suis là, comment ça se fait ? Cela peut paraître idiot, mais c’est la vérité. J’ai l’impression de vivre un rêve. Oui, c’est ce que je ressens. Mais si c’est un rêve inconscient (puisque je n’étais pas prédestiné à l’écriture), je suis content d’avoir tout fait pour le réaliser (et ça n’a pas toujours été facile) et en être arrivé-là. Mais je ne dois pas cette réussite qu’à moi seul. Je la dois à tous ceux qui m’ont fait confiance et m’ont soutenu. Et cela passe par ma maison d’édition (Taurnada), mais aussi à la quinzaine de personnes que je connais et auxquelles je fais lire mes manuscrits avant de les envoyer. Leurs retours de lectures me sont très importants et me permettent de peaufiner mon travail. C’est comme si chaque roman qui sort est le fruit d’un travail d’équipe. Si un jour cette aventure formidable dans ma vie devait s’arrêter, je n’aurais rien à regretter.


 
Pour le fun :
 

·       Quel est votre rêve le plus cher ?

Revoir un jour tous ceux qui me manquent, ou me manqueront, et pouvoir les prendre dans mes bras.
 

·       Si vous pouviez avoir un pouvoir magique, quel serait-il ? Pourquoi ?

Connaître l’histoire d’un objet, d’un lieu, quel qu’il soit, rien qu’en le touchant.


·       Si vous pouviez rencontrer une personne célèbre (vivante ou morte), qui choisiriez-vous ? Pourquoi ?

J’aurais adoré bavarder avec Jean-Ferrat. Lui et moi aurions certainement eu bien des choses à nous dire sur le monde à refaire, nos colères, et sur la beauté de la chose la plus simple au monde, mais à la fois la plus compliquée : la vie. Mais je crois que par-dessus tout, les gens que je voudrais rencontrer ne sont ni célèbres (je me moque de la célébrité) ni vivants : des gens de ma famille, des ancêtres, que je n’ai pas connus.
 

·       Si vous pouviez recréer notre monde de manière loufoque et complétement utopique, comment l’imagineriez-vous ?

Assurément sans argent et sans politiciens.
 

·       Pouvez-vous nous donner 10 infos sur vous ?

Difficile à dire.

*L’information principale serait que j’ai terminé l’écriture d’un autre roman, que je travaille déjà sur le suivant et que les suivants des suivants me donnent déjà des coups de pied aux fesses.

*Je suis un Gaulois très réfractaire (j’ai mon caractère et je suis râleur). Je déteste la fatalité et la résignation, mais comme dit mon père « mieux vaut avoir un sale caractère que de ne pas en avoir du tout ».

*Je suis quelqu’un de passionné, j’aime les défis (si j’y vois un intérêt personnel).

*Je pleure devant les téléfilms de Noël et je me fiche de le dire, puisque comme disait notre cher Johnny « un homme qui ne pleure pas est un homme qui n’a pas de cœur ».

*J’aime écrire au coin du feu l’hiver et ça ne fait pas 10 infos, mais parler de soi n’est jamais très facile, alors, je vous laisse imaginer celles qui manquent.

 

 

Vous pouvez retrouver Jean-Marc Dhainaut :

-       Sur Facebook

-       Sur Twitter

-       Sur Instagram

-       Sur son site

-       Sur le site des éditionsTaurnada

Vous pouvez retrouver la liste de ses ouvrages ici.